Le paysage audiovisuel français vit un moment charnière. Le SNPTV, syndicat historique des chaînes de télévision, devient Admtv (Alliance des Médias Télévision et Vidéo), une nouvelle entité qui marque une volonté d’unification entre broadcasters traditionnels et plateformes de streaming. TF1, M6, FranceTV, mais aussi Netflix, Prime Video et Disney+ partagent désormais une même bannière.
Une évolution logique du SNPTV
Créé en 1989 pour représenter les intérêts des chaînes commerciales dans le domaine de la publicité TV, le SNPTV devait évoluer face aux bouleversements du marché. Le changement de nom, mais surtout l’élargissement des membres, traduit une réalité déjà tangible : les usages ont changé, les frontières entre TV et streaming se sont estompées, et les enjeux publicitaires convergent.
Le nouveau nom, Admtv, reflète cette ambition d’intégrer l’ensemble des acteurs proposant du contenu vidéo premium sur grand écran, quel que soit leur mode de diffusion. « Ce n’est pas une fusion entre anciens et modernes, mais une réorganisation de l’écosystème autour de la consommation réelle des contenus », résume un observateur du marché.
Une réponse aux défis communs
En s’unissant, ces acteurs cherchent à renforcer leur poids collectif face à la domination des géants du numérique sur le marché publicitaire. Admtv devient un lieu de réflexion stratégique commun, où l’on peut parler mesure, brand safety, data, efficacité de la publicité vidéo ou encore souveraineté européenne.
Le format télévisé, sous toutes ses formes (linéaire, replay, streaming), reste massivement consommé : 94 % des Français regardent la télévision au moins une fois par mois sur le grand écran. C’est sur ce terrain que l’union entre chaînes et plateformes prend tout son sens.
Une recomposition qui ne fait que commencer
La création d’Admtv traduit aussi une volonté d’apaisement et de convergence dans un secteur longtemps marqué par des oppositions structurelles entre « anciens » et « nouveaux » entrants. Le marché publicitaire ne pourra plus se penser selon des lignes de fracture mais bien autour d’enjeux communs de performance, d’attention et de transparence.
Reste à savoir jusqu’où ira cette logique d’unification : la question d’une mesure commune entre linéaire et digital est désormais sur la table. Admtv pourrait en être le catalyseur.