Avec l’arrivée des IA génératives, le SEO est-il condamné à disparaître ?
Matthieu Casiez : Non, ce n’est pas la fin du SEO, c’est la fin de certaines pratiques SEO. Les IA génératives proposent désormais des réponses directement dans les résultats de recherche, ce qui impacte fortement les taux de clics. Cela pousse à revoir les stratégies de contenu : on ne parle plus de simples articles optimisés, mais de contenus à forte valeur ajoutée – comme des use cases, des avis clients – qui répondent vraiment à des intentions de recherche.
Quel est l’impact de ces changements sur la visibilité des marques ?
Un exemple clé, ce sont les “overviews” générés par les IA, qu’on retrouve notamment chez Google avec Google Ai Overviews. L’objectif du SEO ne se limite plus à faire apparaître une page dans les résultats. Il faut désormais que la marque soit explicitement citée dans la réponse produite par l’IA. C’est pour cela que nous avons développé en interne des outils pour monitorer la présence des marques dans ces résultats génératifs.
Vous évoquez un SEO plus intégré. Que cela signifie-t-il concrètement ?
Le SEO ne doit plus intervenir en bout de chaîne. Il doit être intégré dès les phases de conception produit, de stratégie de contenu, ou de réflexion technique. Sur la partie technique, on privilégie des actions à réelle valeur business. Côté marketing, il s’agit de produire des contenus alignés à la fois sur les intentions de recherche des utilisateurs et les enjeux stratégiques des marques.
Quand les ressources sont limitées, par quoi commencer ?
Trois priorités. La première : travailler ce qu’on appelle, le ventre mou, c’est-à-dire les contenus déjà indexés en 2e ou 3e page de Google, qui ont un bon potentiel de progression. Deuxième : assainir le socle technique. Sans base solide, même les meilleurs contenus ne performeraient pas. Troisième : éviter le piège de la production de masse. Avec les outils génératifs, la tentation est grande, mais il vaut mieux publier moins et mieux – en ciblant des requêtes vraiment pertinentes.
Pour retrouver l’interview en vidéo : https://youtu.be/49uyHoIeo2Q?si=Z62rUb6B3-N82p4D